Orient/Occident - entre Yi Jing et Tétraktys
Tetraktys / Pythagore Taijitu / Tao
Occident Orient
Comme tu l'auras Ô cher lecteur certainement remarqué d'un simple coup d'oeil, ces deux structures pyramidales révèlent quelques similitudes : quatre étages de haut, un assemblage ordonné de figures géométriques (point, cercle, trait continu, trait discontinu), des suites logiques entre chaque étage de bas en haut (4.3.2.1 pour le Tétraktys ; 8,4,2,1 pour le Taijitu) ...
Et n'est-il pas question dans les poèmes qui les accompagnent de proclamer le dévoilement des mystères de ce monde et la révélation de structures cachées ?
Que signifient en fin de compte ces nombres qui "engendrent dieux et hommes", ces mutations qui donnent naissance à des figures donnant elles même "naissance aux événements humains" ?
Entre Tétraktys de Pythagore et Taijitu du Tao, le jeu des similitudes et des différences m'emmène, noctambule mutant, vers de nocturnes pérégrinations ...
En poursuivant mon cheminement estival en compagnie du "livre des transformations" (ou Yi Jing - voir le papier précédent), je croise sur ma route en ce tout début d'automne, une pensée grecque parmi les plus anciennes et mystérieuses, la pensée pythagoricienne.
Au fil des lectures l'intérêt pour ces "figures" ne fait que croître. Au travers de ces deux formes originaires de pensée conceptuelle, le Yi Jing et le Tétraktys, ce sont ni plus ni moins les contours de la sagesse chinoise et de la philosophie grecque qui se dessinent (rappelons que le terme de philosophie est employé justement depuis Pythagore). Ne sont-elles pas elles mêmes les socles des mondes confucéen et taoïste pour l'orient, du platonisme et de l'aristotélisme pour l'occident. Et donc essentielles aujourd'hui encore à l'approche de ces deux civilisations (pensons à l'idée de l'Un et du Bien chez Platon, héritée des pythagoriciens, qui irrigue ensuite les principales religions monothéistes de la planète jusqu'à nos jours).
Enfin ces deux "pensées", au delà de leur aspect figuratif et symbolique, se développent quasi simultanément de chaque côté de l'orient et de l'occident (même si la gestation est plus longue pour le Yi Jing), autour des Vème et IVème siècles, comme si l'humanité franchissait alors un cap, dans la continuité quelques siècles plus tôt de celui de l'agriculture et de la domestication animale.
Je chemine essentiellement en compagnie du philosophe Lucien Jerphagnon ("Histoire de la pensée"), des "Pré-socratiques" présentés dans la Pléiade et au côté d'Anne Cheng et de son "Histoire de la pensée chinoise".
"Au commencement était le point ..."